À l’occasion du 1er JUIN 2016 DES ECRITURES THÉÂTRALES JEUNESSE, la Maison du geste et de l’image proposait une lecture du texte « Le jour où la pluie va tomber » (commande de la Mgi) de et par l’auteur Rémi Deulceux avec des élèves du collège George Sand (Paris 13e).
NOTE D’INTENTION
Dans une période aussi critique, que dire du monde qui nous entoure à ceux qui le découvrent et qui doivent y trouver un sens? Quels mots poser, quelle parole faire entendre ? Un monde dont on constate aujourd’hui les multiples failles, les faillites à offrir un avenir commun, les fractures, un monde qui semble ne proposer de réalisation que tourné vers soi, contre les autres. Dont les principales perspectives de réussite sont financières, professionnelles, carriéristes. Un monde dont on peut pressentir le déclin vu les misères et les souffrances qu’il engendre. Un monde qui ne semble plus savoir vers quoi il se dirige, une humanité qui ne semble plus voir ce qui la relie. Alors que dire ?
Il m’a semblé trouver un début de réponse dans l’Histoire.
À la fin de la seconde guerre mondiale, les femmes des soldats, veuves pour la plupart, ont entrepris le déblaiement des villes détruites et leur reconstruction.
Parler d’un monde en ruines d’où sortent des êtres dont la vocation va être de réinventer un monde nouveau sur les ruines de l’ancien. Sans doute que tout ne peut pas être réparé. Mais qu’il y a toujours matière à reconstruire, à proposer une nouvelle société, même au milieu des décombres. Parler de cette reconstruction d’un espace commun.
Quand s’est posée la question d’une écriture pour la jeunesse, j’ai rapidement voulu sortir du récit de leur quotidien, d’une forme de théâtre « social », et me tourner davantage vers des schémas proches des contes.
L’écriture, pour devenir littérature doit dépasser son époque, toucher à l’essence de l’humain, proposer une grille de lecture du monde qui nous entoure.
Pour cela, je me tourne plus volontiers vers un théâtre de figure que vers un théâtre de personnage.
Mon travail cherche à se débarrasser de cette entité « personnage », dans ce qu’elle porte d’incarnation, de réalisme. Il s’agit de faire jaillir, d’une humanité particulière et plurielle, des voix. Cela implique une parole qui se distribue davantage au plateau que dans le texte qui, de son côté, propose une forme proche de l’oratorio et travaillera à l’élaboration d’une longue litanie d’où pourront naître des identités. Des êtres en quête de transcendance.
Rémi Deulceux
- TYPE D'ATELIER :
Rencontre / Lecture avec un auteur - DISCIPLINE :
Théâtre - ÉTABLISSEMENT :
Collège George Sand (Paris 13e) - NIVEAU :
Élèves volontaires de 3e - INTERVENANT :
Rémi Deulceux - DISPOSITIF :
1er JUIN 2016 DES ÉCRITURES THÉÂTRALES JEUNESSES