Depuis quelques décennies, il est beaucoup question de « pouvoir d’achat ». Cette expression est déjà une invitation à nous situer, dans notre relation aux désirs et aux besoins, aux échanges, aux biens et aux services, à nos représentations sociales, sensibles, esthétiques et aux endroits où se joue notre pouvoir.
Au-delà de sa condition de consommateur, chacun·e sera invité·e à découvrir individuellement et collectivement les nombreux pouvoirs dont il·elle est potentiellement doté·e : le pouvoir de rêver, celui de construire ensemble des ponts et des liens, de prendre la poudre d’escampette, de courir après le vent, d’imaginer des avenirs désirables, encore et toujours…
La pratique artistique consiste à créer les conditions de l’émancipation, autre nom pour l’apprentissage de l’autonomie par rapport à la puissance de la tutelle. La rencontre avec les artistes et l’expérience sensible offrent aux jeunes l’occasion de s’enrichir et de découvrir leurs compétences, pouvoirs dont elles.ils apprennent à faire usage : être présent au monde, dire oui ou non, penser et vouloir, pour aujourd’hui et demain. Les ateliers donnent aux enfants la conscience du potentiel qu’ils·elles portent en elles·eux et qui se révèle comme les images développées dans le laboratoire argentique de la Mgi.
Le verbe étant le commencement du pouvoir, nous accompagnerons les ados pour qu’ils·elles se saisissent de Haut-parleurs, égrainent leurs joies, augmentent leur parole dans l’espace public, déploient leur créativité. Dans le cadre des formations enfin, les enseignant·es prendront la mesure qu’il est aussi important de pouvoir que de savoir, d’agir que de réfléchir et que ces richesses se complètent heureusement.
Que l’année 2022-2023 nous donne collectivement l’occasion de tracer des lignes de fuite et d’explorer les nombreuses œuvres de l’histoire de l’art qui nourrissent la réflexion sur ce thème d’une actualité permanente.
Marie Stutz
Directrice